
les rencontres
L’Institut se propose d’organiser, seul ou en partenariat, des rencontres ouvertes au public et construites autour d’un sujet de société, un enjeu intellectuel, une problématique historique, une réalité politique.
L’esprit dans lequel est conçu l’échange est celui de l’élaboration en commun, de la réciprocité critique, de la transversalité des savoirs. Différentes approches nourries d’expertises savantes sont confrontées sur un même thème, l’échange est toujours libre mais respectueux du savoir et de la personne d’autrui. Et si l’objectif est atteint, chacun des orateurs sort enrichi de la séance et le public éclairé dans ses options.
A rebours de la logique du clivage pour/contre et de la mise en scène spectaculaire où s’abreuve le sentiment d’impuissance sociale, il s’agit ici de contribuer à aiguiser l’esprit critique pour transformer le monde.
la rencontre du 17 novembre 2023
Dans le cadre des
Rencontres de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée
présidé par Olivier Bétourné
en partenariat avec
La Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse
présidée par Elisabeth Roudinesco
Patrick Boucheron
Historien
Bernard Lahire
Sociologue
Alain Vanier
Psychiatre, psychanalyste
débattront de
L’avenir de la psychanalyse comme clinique et dans la culture
débat modéré par
Elisabeth Roudinesco
Historienne et psychanalyste
à la Maison de l’Amérique latine
217 boulevard Saint-Germain
75007 Paris
vendredi 17 novembre 2023 à partir de 19h
Pour les inscriptions, rendez-vous ici
Pour tous contacts avec l’Institut Histoire et Lumières de la pensée : www.ihldp.com


Normalisée dans son exercice, toujours plus réglementée et encadrée par la loi, la psychanalyse est aujourd’hui une discipline clinique pratiquée essentiellement par des psychologues et détachée de la médecine et de la psychiatrie.
Pourtant, la culture dont elle est issue nourrit plus que jamais tous les domaines du savoir et de la pensée : histoire, philosophie, littérature, sociologie, anthropologie. Cette culture psychanalytique est si présente dans les sociétés contemporaines – et c’est notamment le cas en France, bien sûr – que les «mots» de Freud sont passés dans le langage courant : inconscient, lapsus, identité, pulsion (de mort et de vie), refoulement, principe de plaisir, moi, surmoi, ça, etc.
Sans doute faut-il rechercher de ce côté-là la source de l’hostilité que la psychanalyse continue à susciter alors même que ses adversaires constatent son recul face à une multitude de thérapies jugés plus efficaces et plus «scientifiques», à commencer par le fameux «développement personnel», cet ensemble hétéroclite de pratiques fondées sur la quête de l’estime de soi et destinées à combattre les angoisses et les dépressions contemporaines.
Mais il faut élargir le débat : les psychanalystes ne travaillent-ils pas eux-mêmes au déclin de leur propre discipline ? Dans quelle mesure, par exemple, leurs positions sur l’homosexualité, l’évolution de la famille et les rébellions féministes – qu’elles soient conservatrices ou identitaires - ont-elles influé sur sa crédibilité? Et leur incapacité à penser leur histoire, quelles conséquences aura-t-elle sur son avenir ?
Demeurent des motifs d’espoir, et par exemple la fécondité des voies empruntées aujourd’hui par certains jeunes cliniciens, au statut souvent précaire, alors même que la profession s’est largement féminisée…